jeudi 26 juin 2008

Le wifi donne le tournis

Le démantèlement des installations Wi- Fi dans les bibliothèques de la Ville de Paris suite aux plaintes des employés (violents maux de tête et vertiges allant jusqu’à la nausée) relance la polémique sur les effets nocifs des technologies sans fil. Insatisfaite des conclusions de l’expertise menée par l’Afsset, la Mairie de Paris a néanmoins suspendu l’utilisation du Wi-Fi dans les établissements concernés, en attendant de trouver les experts qui lui permettront de la rétablir.

Certains pays européens dont l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Autriche ont d’ores et déjà interdit le Wi-Fi dans les établissements scolaires et autour de ceux-ci. L'opacité qui entoure tous les sujets de santé publique : OGM, pollution industrielle, lignes à très haute tension etc. m'amène toujours à me poser des questions... dont je suis certaine de ne pas vouloir connaître les réponses. Je n'ai pas de micro-ondes et, imitant mes cousins ingénieurs télécom (dont l'une conçoit les réseaux et l'autre les technologies les plus pointues) qui tiennent toujours leur mobile à distance de leur tête bien pleine et bien faite, je limite mes appels et utilise le kit piéton. Mais, en même temps, entourée d'antennes méga-ondes et autres champs électromagnétiques, je me demande si ça sert réellement à quelque chose.
Je me souviens d'un reportage sur un viticulteur plus bio que bio qui se basait sur le mouvement des lunes pour travailler ses vignes. Pendant qu'il expliquait consciencieusement face caméra, appuyé sur son cheval de traie, qu'il n'utilisait que des produits naturels, un hélicoptère sulfatait allègrement la parcelle voisine...

Dans la même veine, sans être écolo, je trie-je-jette, j'éteins les lumières, et je fais le ménage au romarin. Tout en me donnant bonne conscience, je ne peux m'empêcher de rester profondément pessimiste quand je vois qu'on expédie nos fleurons de croisière amiantés pourrir au Sri Lanka où la vie d'un fossoyeur de ces cimetières navals vaut bien moins cher qu'un morceau de cuivre.

Pas de conclusion légère à ce sinistre constat, je vais fumer une cigarette...


vendredi 13 juin 2008

Les comparateurs de prix, bons élèves du e-commerce ?

La FEVAD a annoncé ce 11 juin lors de son assemblée générale, l’adoption d’une charte déontologique qui vise à plus de transparence auprès des consommateurs.

L'élaboration de ce texte fait suite au coup de poing sur la table de la DGCCRF début 2007. La direction des fraudes avait alors épinglé les comparateurs, qui s'étaient promptement rebaptisés "guides d'achats", pour leur manque de transparence, les menaçant de sanctions voire de disparition. En effet, difficile alors pour l'internaute à la recherche du meilleur rapport qualité/prix de déceler que les comparateurs, loin d'être des catalogues exhaustifs, n'étaient en fait de gros portails de liens sponsorisés.
J'assistais à la même époque aux conférences du salon e-commerce organisé par e-business info. Mal à l'aise et plutôt tendus, les représentants desdits guides se défendaient en affirmant que leurs classements étaient pondérés par des critères de pertinence. Je dois avouer qu'au vu du minimum mensuel de facturation des comptes des marchands, j'avais peine à le croire, d'autant que certains privilégiaient carrément le système d'enchère au clic.

Le 19 mai dernier, dans le cadre de ses fonctions de secrétaire d’état chargé du développement de l’économie numérique, Eric Besson a posé un ultimatum d'un mois à la FEVAD et aux comparateurs pour se mettre en conformité avec les recommandations de la DGCCRF.

Les signataires s’engagent désormais à communiquer aux internautes les critères de sélection des marchands et de classement des résultats ainsi qu’une meilleure information sur les produits, les prix affichés et les délais de livraison. En contrepartie, le document impose aux marchands partenaires plus de rigueur quant à la mise à jour de leur catalogue sous peine de voir leur compte supprimé.

Selon François Momboisse, président de la FEVAD dont les sept signataires* sont membres, « cette démarche s’inscrit dans le cadre de la volonté des acteurs concernés de contribuer au développement de la confiance des internautes ». Un premier bilan sera dressé dans six mois et pourrait déboucher sur un label de qualité.

*Kelkoo, Pandora, Pricerunner, LeGuide.com, Shopping.com, Voyagermoinscher et Easyvoyage.

jeudi 12 juin 2008

La guerre est déclarée

Economique, j'entends.
Hier soir, la délégation locale des FCE organisait un colloque à l'ESTIA intitulé "Intelligence économique et PME" . Pourvu que l'intelligence économique soit contagieuse car les intevenants étaient plus qu'experts.

Si j'ai bien tout compris (ce qui n'est pas garanti), la guerre économique ou l'intelligence économique (mais à la fin du colloque, les deux termes étaient presque devenus synonymes), c'est savoir diffuser et utiliser l'information pour se développer et faire face à la concurrence. Appliqué à un territoire économique, cela revient plus ou moins à être conquérant en protégeant ledit territoire (qu'il soit géographique ou secteur d'activité).

La France a identifié une dizaine de secteurs stratégiques (le Japon, 170...). Lors de son intervention, Christian Harbulot, directeur de l'EGE, souligne que la France fonctionne toujours sur un système de préservation des acquis et commence à peine "à se préoccuper des PME et des territoires économiques précis". Il insiste également sur le fait que l'opinion française "doit comprendre que la mondialisation n'ouvre pas un climat de paix économique".

Autrement dit, l'avenir économique du (et des) territoire(s) français sera de savoir faire face aux "pays prédateurs", notamment en adoptant un fonctionnement "clanique" par lequel des entreprises se regroupent pour attaquer de nouveaux marchés. Dans cette guerre qu'on imagine plus qu'impitoyable, l'information est l'arme fatale et internet le bras armé. Il ne suffit plus de réagir pour désamorçer les crises, il faut savoir/pouvoir les anticiper.

Je retrouve dans une moindre mesure cette notion de guerre de l'information dans deux actualités numériques récentes.
D'abord l'affaire wikipédia /Euro RSCG : l'agence se plaint officiellement via un communiqué de presse que, sur les requêtes concernant les entreprises du CAC 40 (dont très probablement beaucoup de ses clients font partie) , les articles de l'encyclopédie arrivent en tête des résultats de Google, devant les sites officiels. Elle propose donc que les entreprises citées aient droit à un espace spécifique, sorte de droit de réponse à l'article. Pour ce faire, elle a même organisé un débat avec "les blogueurs et professionnels de la communication et de l'influence"(sic). Tout un programme. Est-ce que tout ce bruit sur des propositions qui vont à l'encontre du principe même de wikipédia n'est pas tout simplement un énorme coup de pub, voire de buzz? Je m'interroge.

Autre exemple : le site du Bon Marché. Dès son lancement fin mai, le site s'est fait littéralement fusiller par tous les observateurs du e-commerce dont certains l'ont proposé comme cas d'école de tout ce qu'il ne fallait pas faire (nom de domaine sibyllin, arborescence obscure, contruction en flash...). Une tribune parue dans le JDN tente désespérément de renverser la balance en prenant à contre-courant toutes les critiques mentionnées. D'après l'auteur, le site est une réussite parce qu'il révolutionne l'e-commerce. Un exemple : le nom : "original, difficile à retenir et éloigné de la marque" , drôle de révolution... La tribune se termine par cette fabuleuse conclusion : "un nom éloigné de la marque, un accès sélectif, des marques branchées mais de niche (...) Le Bon Marché a choisi d'être sélectif et en rupture avec les codes habituels du e-commerce". On peut au moins rendre hommage à cette téméraire tentative de désamorçer la crise mais le mal n'est-il pas déjà fait ?

mercredi 4 juin 2008

Quand le virtuel devient humain.

Décidément, du virtuel au réel il n'y a qu'un tout petit pas, franchi allègrement hier soir à l'occasion de la seconde rencontre des facebookers de la Côte Basque.
Toujours au Spot d'Izarbel mais avec un public presque totalement renouvelé par rapport à la première rencontre.
Tout commence par un "tour de table" plus que passionnant, qui dure plus d'une heure et suscite déjà questions et débats. La diversité des participants fait la richesse de la discussion : entre ONG, vidéastes, indépendants, faux curieux et vrais convertis, les attentes et les besoins sont si différents que Facebook deviendrait presque un prétexte.

On parle équipement du territoire, développement économique, identité numérique et résistance au changement. Autour du dîner, les échanges se précisent, les opportunités de travailler ou réfléchir ensemble s'affinent. Bref, une soirée riche et passionnante. Vivement la prochaine édition !